Corps yogique et chakras

CHakras Shakty Mooni Yoga

Qu’est-ce que le corps yogique ? A quoi servent les cakra (chakras) ? Depuis quand parle t’on de cakra ? Toutes les réponses sont ici !

Corps yogique

Le corps yogique est un corps subtil, non visible par les yeux, visualisé et manipulé par les anciens yogis dans le but de développer des pouvoirs particuliers ou de se libérer du cycle des renaissances.

Composé de cakra (roues), granthi (nœuds) ou encore adhara (supports de méditation), reliés par des canaux (nadi) permettant la circulation de différents souffles internes et de forces vitales (vayu, bindu, kundalini etc.), les dimensions du corps yogique sont mentionnées depuis plusieurs millénaires dans les textes (dans les Vedas, les Upanisad ou encore dans le Mahabharata selon les termes).

Cependant, ce sont les textes tantriques (la période tantrique s’est étendue du 6è au 13è siècle de notre ère) qui constituent la base sur laquelle les enseignements ultérieurs du yoga se sont fondés pour traiter le sujet du corps yogique.

Les cakra – l’un des éléments du corps yogique

Egalement nommés padma (« lotus »), les cakra sont des centres subtils de méditation situés le long de l’axe central du corps. Le corps yogique en général et les cakra en particulier sont créés par la force de visualisation. Il s’agit d’installer dans son corps, au moyen de la visualisation, des éléments appartenant à la métaphysique et aux représentations rituelles propre à telle ou telle tradition.

Pour cette raison, il n’y a pas de dogme en matière de chakras : bien qu’ils soient toujours disposés le long de la colonne vertébrale, le nombre et l’emplacement des cakra principaux a varié selon les traditions.

Cependant, à partir du XIIè siècle, un large consensus s’instaure entre les traditions du yoga, reconnaissant que les cakra sont au nombre de six. Ce système à six cakra s’imposera comme le modèle dominant dans les traditions ultérieures de yoga.

Le Mahabharata (écrit entre le Ve siècle avant J.-C. et le IIIe siècle de notre ère environ) évoque un nœud (granthi) situé dans le cœur. Les Yogasutra de Patanjali (compilé autour du 3è siècle de notre ère) mentionnent un cakra du nombril et un lotus du cœur comme lieux de méditation. Mais le plus ancien texte connu mentionnant un système de six centres, tous nommés cakra, que le yogi méditant doit percer « avec la lance de la connaissance » est le Netratantra (800-850 après JC) .

Le Kubjikamatatantra (environ Xè siècle) est le premier texte décrivant le système de cakra qui va ensuite devenir le modèle du corps yogique de loin le plus répandu : Muladhara au périnée, Svadisthana au sexe, Manipura au nombril, Anahata au cœur, Visuddhi à la gorge, et Ajna entre les yeux. Y apparaitront le détail des fleurs de lotus, couleurs, divinités, formes géométriques (yantra) et syllabes associées.

Dans certains systèmes, un septième cakra appelé Sahasrara, « aux milles rayons », est ajouté aux six initialement décrits dans le Kubjikamatatantra. Il est parfois situé au sommet du crâne au niveau de la fontanelle.

Vision tantrique

Le corps des tantriques est un corps imaginé, visualisé très précisément par le pratiquant au cours de pratiques ritualisées, visant à atteindre la libération et/ou le développement de pouvoirs.

Par leurs visualisations, les tantriques construisent un monde plus proche de la source de la création. Ce corps imaginé est la réplique miniature de la structure de l’univers : microcosme du corps et macrocosme de l’univers.

Pour les tantriques, la divinité suprême, source de l’univers, est perçue sous deux polarités opposées et complémentaires, indissociables  : un principe masculin, l’autre féminin. Dans les courants shivaïtes, ces courants sont respectivement incarnés par Shiva et Shakti.

Pour que se produise l’univers, les deux pôles vont se disjoindre. Shakti créé le monde par paliers successifs, des éléments les plus subtils aux plus grossiers.

La Kundalini représente la puissance féminine du divin, la Shakti quand elle se trouve dans le corps humain. Kundalini est perçue comme une serpente endormie, lovée en anneaux à la base du canal central. Par des techniques de rétention du souffle, la répétition de mantras ou des visualisations précises, on force le souffle vital, qui circule habituellement dans les canaux latéraux (les nadi), dans le canal central, provoquant l’éveil de la Kundalini. Une fois réveillée, la serpente monte et perce les différents chakras. Le but final est de la mener jusqu’au sommet du crâne, ou douze pouces au-delà, là où réside Shiva : Kundalini se dissout alors dans la divinité et le pratiquant atteint moksha, la libération.

Le pratiquant fait s’élever Kundalini à travers les différents chakras, chacun correspondant à des éléments de plus en plus subtils : la terre pour Muladhara, l’eau pour Svadisthana, le feu pour Manipura, l’air pour Anahata et l’ether pour Visuddhi. Ainsi, le pratiquant simule dans le microcosme de son corps la résorption de l’univers à la fin d’une ère. L’énergie est graduellement reconduite à sa source. Suivant l’énergie dans son mouvement de résorption, l’âme du pratiquant prend à rebours le processus de la manifestation : elle remonte du multiple à l’unique pour atteindre la libération.

 

Sources : Yoga : 2500 ans d’histoire de Clémentine Erpicum / Les racines du yoga de James Mallinson et Mark Singleton.

 




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