A l’issue de nos retraites, une question revient souvent : comment installer durablement une pratique de Yoga et/ou Méditation afin de préserver et consolider les bénéfices ressentis au cours de l’immersion ?
Le retour au quotidien est parfois ressenti comme une « sortie de la bulle ». Le rythme, les responsabilités et les imprévus semblent parfois incompatibles avec une sadhana – cette pratique personnelle quotidienne pourtant si précieuse.
Voici quelques repères simples pour celles et ceux d’entre vous qui souhaitent construire – si c’est le début ; enraciner – si c’est à la suite d’une retraite, votre pratique personnelle :
- Commencer « petit ». Ne cherchez pas à en faire trop. Même si vous avez l’élan de pratiquer 40 minutes chaque jour, commencez avec une routine courte et accessible, facilement intégrable à votre quotidien, sans que cela ne devienne une charge. Pourquoi ne pas commencer avec 10 salutations au soleil, et quelques minutes de méditation ? Dix minutes suffisent à créer une habitude solide sans générer de pression.
- Donnez vous un cadre temporel. En Kundalini Yoga par exemple, nous travaillons par cycles de 40 jours. Engagez vous à 10 minutes par jour pendant 40 jours. A l’issue des 40 jours, ajustez votre pratique : augmentez la durée, changer la pratique, ou poursuivez comme vous aviez commencé.
- Choisir le bon moment. Si possible, privilégiez la pratique au réveil le matin. Vous commencez ainsi la journée avec un sentiment de victoire, vous n’avez plus à penser à cet engagement au cours de la journée puisqu’il est déjà rempli et vous profitez pleinement dès le matin des bénéfices de votre pratique. Si vous manquez une pratique le matin, rattrapez là le soir. Si l’horaire du matin n’est pas possible, choisissez un autre moment fixe, soir compris. N’oubliez pas : la meilleure heure reste toujours celle à laquelle vous réussissez à pratiquer !
- Vous avez raté une pratique ? Rien de grave ! Le plus important est la constance et la régularité sur la durée. Si vous n’avez pas pu pratiquer une journée, reprenez dès le lendemain sans culpabiliser.
- S’appuyer sur la communauté. Pratiquer à plusieurs renforce la motivation. Trouvez un-e ami-e qui a elle/lui aussi envie d’avoir une pratique régulière de yoga et/ou méditation, et encouragez vous mutuellement. Envoyez vous un message une fois la séance faite. Ce suivi permet de ne pas interrompre la pratique, en particulier les jours où l’inertie, le stress ou la charge de travail sont plus forts. C’est la force de la « sangha », la communauté spirituelle.
- Demander conseil. En cas de doute, tournez-vous vers vos enseignant-e-s. Ils/elles peuvent adapter ou ajuster vos pratiques pour les rendre plus fluides et réalistes.
Conclusion : de la souplesse avant tout. Ces repères ne sont pas des règles rigides. Si vous avez trouvé un rythme qui vous convient, c’est parfait. Privilégiez la régularité avant tout.
Si vous pratiquez habituellement 20 minutes par jour mais que vous n’avez que 5 minutes aujourd’hui, privilégiez quelques minutes de pratique plutôt que rien du tout.
Méditez peu importe l’heure plutôt que pas du tout.
Mieux votre terminer votre cycle en 50 jours plutôt que pas du tout.
Enfin, si vous êtes seul-e, n’oubliez pas que votre meilleure allié-e est votre pratique elle-même !
Souvenez vous que le Yoga est un style de vie, pas une compétition. La patience est une vertu qui est très utile. Comme une pomme murît à son rythme sur l’arbre, votre pratique grandit à son propre tempo. Vouloir la forcer, en attendant aux pieds de l’arbre pour qu’elle tombe dans le cas de la pomme, ne la fera pas évoluer plus vite.